La Pléchie et St Cochon 2024
(Par Laurent Dubourg)
Le reportage de St Cochon est à retrouver ci-dessous
Une pléchie 2024 qui restera dans les mémoires
Donner à un homme un couteau et il l’utilisera dignement. Ainsi, il coupera en partie les tiges de noisetier pour la pléchie et tranchera le lard du cochon pour en faire du boudin et des rôtis. Le 2 et 3 mars, c’était l’occasion justement l’occasion pour mettre en pratique ces deux principes.
Mais avant d’aller plus loin, un peu d’histoire sur la pléchie. Il existe différents termes pour la désigner. Ainsi elle peut être appelée pièchon, plècha, plèchon, piècha, piechê, plèchê, pièchais…, et les haies pléchées sont des haies plessées. Une haie plessée peut tenir jusqu’à 250 ans.
Si le fait de plécher se faisait habituellement jusqu’en dans années 70, il a fallu attendre 2009 pour que se crée avec le Parc et le réseau Écomusée du Morvan, la semaine de la pléchie, afin de ne pas perdre ce savoir-faire ancestral. Semaine qui est devenue en 2012 le mois de la pléchie tant le succès et la demande de nombreuses personnes était importante. Depuis, ce sont plus de 25 communes du Morvan qui participent à cet événement avec l’aide de 100 plécheurs, ayant formé des milliers de personnes.
Pour plécher, des outils comme la serpe et la cognée, le volant ou le croissant et le vouve ou goujard , les deux avec un ergot, suffisent. Concernant les essences d’arbres pléchés, ce seront le noisetier, le charme, le prunellier, le hêtre sans oublier le frêne.
On pléche dans le Morvan bien sûr, mais également en Angleterre et au Moyen Âge, cette technique s’effectuait déjà.
De la pléchie 2024, on retiendra que le soleil était présent le samedi pour se transformer en eau le dimanche. Mais la présence de nombreuses personnes montrait que la météo ne pouvait pas enlever à celles-ci le plaisir de plécher. Ce fut même l’occasion de faire des fagots, qui demain viendront lancer des feux pour cuire du pain par exemple.
Comme à notre habitude, la suite en photographie.
On ne coupe pas le noisetier quand on pléche. On le fend en partie permettant ainsi de le plier. La sève continue de passer permettant ainsi que la partie maintenant horizontale puisse continuer de pousser et ainsi avoir du feuillage, qui deviendra une barrière naturelle. Bien sûr, le pliage doit se faire au plus prêt du sol.
On peut plécher à tout âge.
Avec les parties des noisetiers coupés, on fait des fagots.
Ounna ne comprend pas pourquoi les humains sont autant attirés par des bouts de branches si minuscules.
En tout cas, la grosseur des noisetiers importe peu, comme on le voit sur cette photographie.
Un peu de bonne volonté et un outil approprié et voilà que l’on peut déjà éclaircir en coupant les branches mortes qui finiront en fagots.
“Tu crois que je peux la passer de ce côté là du piquet ?”
“Mais, franchement pourquoi les humains ramassent des bouts de bois qu’ils mettent en fagots. Moi, qui aime bien jouer avec les branches !”
Jean-Paul, maître plécheur à l’œil à tout ce qui se passe.
Voilà, une belle coupe pour une pléchie qui tiendra sur des années.
Ce fut donc un bon week-end de plécheur, qui laissera à n’en pas douter de bons souvenirs à tous les participants. A l’année prochaine donc !
La saint Cochon fut un bon cru
L’effort ne peut amener que le réconfort. Et justement pour ce week-end de la pléchie qui s’est tenu sur la commune d’Ouroux en Morvan les 2 et 3 mars, le réconfort ne pouvait que passer par un bon repas. A base bien sûr de cochon, puisqu’on fêtait ce Sus domesticus appelé plus communément porc.
Pour ce repas, digne des meilleurs banquets, le menu était simple : boudin noir maison, suivi d’un roti de porc cuit dans son jus et sa pomme à l’eau, fromage blanc et sa crême et pour finir tarte aux pommes. Le tout arrosé de la boisson allant de l’eau au bon vin de Bourgogne.
Mais qui dit agape dit bien sûr préparation pour que tout soit parfait le moment venu. Et pour cela, c’est plusieurs jours avant ce samedi 2 mars que les oignons ont été coupés, cuits à point pour devenir transparents, que les boudins ont été faits et les rôtis de porc cuits plus de vingt quatre heures dans leurs jus. En lisant ces quelques lignes vous en avez l’eau à la bouche et vous avez bien raison, car tous ceux qui ont pu apprécier ces quelques mets, vous diront que c’était parfait.
Alors, comme d’habitude, voici cette saint Cochon en photo.
Pour bien manger, il s’agit d’avoir une table bien dressée, donnant ainsi plus de valeur aux plats qui vont être servis.
La cuisinière en chef de ce repas qui surveille de prêt tous les préparatifs.
Justement, voici les rôtis de porc cuits dans leurs jus. Je peux vous assurer qu’ayant humer l’odeur qui se dégageait, cela sentait très très bon. Il y avait ainsi deux grandes gamelles.
Le boudin maison est déjà prêt et il se réchauffe doucement dans le four. Il n’y a pas quelques kilomètres mais pas loin !!
Bien sûr, de tels mets ne peuvent s’accompagner que de bons vins. Vous serez sûrement d’accord avec moi ! Non ?
Pendant ce temps…. Ne cherchez pas à comprendre, Jean-Paul monte une estrade à plat ventre pour des musiciennes et musiciens qui animeront la soirée.
Surtout faire attention aux doigts. Car sinon cela fait mal.
Pendant ce temps, Simone s’entraîne avec des chaises pour les danses de ce soir ? Pas du tout, elle ne fait que les ranger.
La cuisinière en chef tire tandis que Jacqueline pousse. Et toujours dans la bonne humeur.
Attention….. ah non pas reçu sur la tête.
Et bien voilà une bien belle estrade comme on aimerait en voir plus souvent.
A peine finie et déjà les musiciens du Haut Morvan s’installent.
Voici les trois musiciennes du groupe du Haut Morvan dont l’une est la petite cousine de Jean-Paul. A vous de la trouver.
On n’oubliera pas une retardataire qui fera le bonheur de nombreuses danseuses et danseurs par ses interprétations.
Et voici une des parties d’une vielle à roue. Il s’agit d’un instrument à cordes, frottées par une roue en bois au lieu d’un archet. La roue est tournée avec une manivelle de la main droite, pendant que la main gauche de la musicienne joue la mélodie sur un clavier.
Une des cordes frottée par la roue.
La tête en bois décorant l’avant de vielle à roue
Le passage des cordes de la vielle à roue.
Une partie de la sangle qui entoure la musicienne de vielle à roue lui permettant ainsi de ne pas la porter.
Dessus de la vielle à roue qui est joliment décorée.
Pendant ce temps, on s’affaire dans la préparation des tables avec ici la pose des moutardiers.
On rigole, on rigole, mais on bosse pourtant.
On coupe du pain maison et on s’y met à plusieurs pour couper et garnir les corbeilles.
On a sorti les caisses comme la liste des personnes prévues pour cette soirée.
Vite, vite, un voleur qui voudrait chaparder toute la petite monnaie.
En cuisine on prépare déjà les assiettes ou sera dressé le boudin.
Pendant ce temps, les pommes de terre qui vont accompagner les tranches de rôti de porc finissent de cuire.
Tient, tient, un siphon qui est bouché et déjà Jean-Jacques est à la manœuvre.
Pour le reste, le repas s’est très bien déroulé et tout le monde fut content. Et comme à chaque fois, tout cela finit en musique et en danses.
Il est tard. On fini de ranger les tables. Il ne reste rien sauf quelques verres et autres à enlever. Ainsi, s’est déroulée la saint Cochon 2024 à Ouroux-en-Morvan. Cela se passait à la salle des fêtes de la commune. Il ne reste plus qu’à repartir en prenant par exemple le chemin du Tacot.